« Dansons vite avant l’Apocalypse » disait feu Ring, le magazine en ligne des gens pas comme il faut. Oeuvrons vite avant la fin de la civilisation, avant la fin de la race humaine. Vous allez rire sans doute à la lecture de ces mots mais en fait, où en est-on exactement de notre planète et de nous, les hommes ? La Terre se réchauffe inlassablement, des espèces disparaissent inlassablement et nous, là-dedans, exit dans peu de temps ! Des dizaines d’années encore me direz vous, mais qu’est-ce au regard de l’éternité ?
Je milite et ne cesserai désormais de militer pour un Ministère des Affaires Humanitaires : l’homme dans sa chair est en souffrance, oui, les hommes souffrent. Plus ou moins mais la souffrance est devenue un leitmotiv. Il y a la souffrance visible, intolérable, que nous jettent à la figure les SDF, les fous, les délinquants, les exilés du système scolaire, les émigrés, les migrants, etc… et la souffrance de tout un chacun, que la prise de médicaments quand elle est nécessaire, isole. Nos relations humaines sont entachées de ce que nous fait le libéralisme à tout crin. Le relationnel est devenu superficiel, vite fait, bien fait. Nous sommes les jouets de nos grands frères capitalistes. Marionnettes réveillez-vous ! Ensemble, nous pouvons changer une partie de la face du monde.
Ce Ministère tant appelé de mes vœux, serait une annexe de tous les autres ministères. Mais quelle annexe ! Une annexe principale, primordiale, indispensable et indiscutable. Nous aimerions y travailler sur l’amélioration du sort humain de nos concitoyens : oeuvrer pour un niveau de vie décent. Nous aimerions bannir de la rue les laissés pour compte, non pas pour les cacher ailleurs mais pour leur venir en aide. En aucun cas, nous ne remplacerions les associations caritatives qui font un travail extraordinaire sur le terrain. Mais enfin, elles auraient un interlocuteur gouvernemental unique. Enfin, nous aurions des moyens facilement dégageables sur d’autres postes moins primordiaux. Enfin, les SDF, les salariés en survie, seraient pris en compte nationalement, officiellement. Oui à leur reconnaissance au sein du pouvoir.
L’autre pan d’action de ce Ministère serait évidemment l’international : impossible de ne pas réagir par des actions face à la famine, face à une épidémie, une catastrophe naturelle, des migrants en danger, un pays en guerre… Là-encore tout se ferait en concertation avec les associations qui ont indubitablement le savoir-faire.
Mon parcours me pousse à ces évidences. Des maraudes à la rencontre de nos SDF (Paris, Tours), des séjours bénévoles avec des déficients intellectuels, des handicapés moteur (APF), des accompagnements scolaires pour des enfants présentant des troubles du comportement, un travail de journaliste qui a pu me mettre en relation avec la Croix Rouge, le Secours Populaire, Les Petits Frères des Pauvres et à chaque fois des rencontres qui marquent et font sens. Je me souviens de cette très jeune maman aux Restos du Coeur qui me faisait part de sa honte de venir réclamer des vivres. Son regard, sa justesse, sa souffrance. Oui, prenons en compte ces personnes, formidables ressources d’une Nation. Ne pas reconnaître leur souffrance d’un point de vue gouvernemental c’est renier leur existence, ne pas compter sur eux, ne pas les mettre en confiance et perdre de ce fait de véritables mines d’or pour notre fonctionnement général. Je plaide pour cette reconnaissance. Je plaide pour cette reconnaissance dans tous les pays. Soyons un modèle pour les autres, soyons pour de vrai le pays des droits de l’homme !
Comment ne pas faire sien le combat des Chrétiens d’Orient, celui des Migrants, celui de ces peuples dont on entend peu ou pas parler mais qui n’ont pas assez à manger. Halte aux choix des médias quant à leurs sujets, il nous faut une vraie prise de conscience nationale et internationale. Nous sommes tous pressurisés dans une société de consommation qui est une machine à exclure. Les écarts se creusent. L’humanité naturelle est en faillite, la faute à notre système de vie. L’homme est né bon, je le pense, la société l’a corrompu ; rétablissons les choses. Entendons les célestes voix vers plus de liberté et d’épanouissement personnel et individuel. Recréons le lien entre les hommes. Ce Ministère aurait la plus lourde des tâches : rendre à l’homme ce qui lui appartient depuis toujours. Il serait l’interlocuteur permanent des autres Ministères, sorte de conscience qui veille. Sorte de garant qui protège. Car là est bien le mot : PROTEGER. Le devoir des dirigeants est la protection de chacun. L’homme protégé est un homme libre. Mais notre société dirigeante ne protège plus, elle règne. Nous devons mettre fin aux mandats renouvelables. Il est urgent de penser qu’un mandat suffit à faire bouger des choses, certaines choses, d’engager un mouvement, de rendre nécessaire une prise de conscience.
Le budget de ce Ministère serait alloué à la fois à la France mais aussi aux pays nécessiteux. Nous aurions à définir régulièrement les objectifs et à chiffrer les imprévus (catastrophe naturelle, attentats). Nous aurions un gouvernement devenu humanitaire. Oui, enfin, un gouvernement qui officiellement s’engagerait à aider l’homme. Révolutionnaire mais si banal en fait de le dire. Le seul et unique but de ce Ministère serait de rendre à l’homme sa Dignité.
Dans cet objectif, nous aurions à revoir tout notre système d’aides, social. Les minimums vitaux seraient conservés mais nous devrions aller plus loin et revenir sur le terrain, celui-là même que fréquentent les associations caritatives. Un ministre en maraude, bien-sûr, ce serait enfin banal. Les associations seraient en permanence relayées, entendues et appuyées. La carte de l’aide humanitaire toute entière devrait être imaginée. De nouvelles lignes dessinées. De nouveaux métiers peut-être aussi. Les dons, finissons-en avec cette mascarade : que l’Etat fasse son travail, non ? L’Etat devra former aux métiers de l’humanitaire, l’Etat devra payer, financer, continuer de subventionner. Que l’humanitaire soit décrétée priorité nationale ! Ayons ce courage-là.
Que nos amis de la finance s’offusquent, mais pourquoi donc quand il s’agit de sauver l’homme ? Je pense qu’il peut y avoir un vrai consensus national autour de cette création. Chrétiens, musulmans, juifs et autres religieux, tous nous avons cette priorité dans nos cœurs de sauver notre voisin en péril. C’est un pari oecuménique. Un pari de haute réconciliation nationale. Un pari soutenu mais simple. Ouvrons nos cœurs. Enfin, soyons de vrais hommes parmi les hommes.