J’ai 43 ans. Dans 43 autres années, je ne serai peut-être plus là.
Moitié de vie, mi-route.
Les questions s’entrechoquent. J’attends les résultats d’une analyse graphologique.
Je m’interroge sur à peu près tout.
J’ai 43 ans. J’ai une fille de quatre ans et demi, Ernestine. Elle me parle de la mort.
Que lui dire ? Comment lui raconter que notre amour est éternel et qu’il va bien au-delà de la mort ?
Et puis, je voudrais lui murmurer une belle histoire. Oui, je voudrais lui dire qu’après maman, il y aura cet arbre, ce bel arbre, qui a son tour vieillira. Maman sera l’arbre.
J’ai pris rendez-vous avec le représentant local d’un collectif oeuvrant pour l’humusation. En d’autres termes : la mort écologique. Un livre a été écrit en Belgique. Un plaidoyer pour l’humusation.
Je suis décidée : je vais me battre pour devenir cet arbre promis à ma fille.
Je signe la pétition en France https://www.mesopinions.com/petition/nature-environnement/impact-ecologique-nos-pratiques-funeraires-legalisons/103893, nous sommes environ 25 000 à l’avoir signée. Je rejoins le groupe Facebook. Je prends contact avec un collectif nantais qui est en lien avec l’ADEME (agence nationale de transition écologique) qui pourrait faire une étude sur le sujet.
Les choses avancent. L’homme avance. L’humanité aussi.
Au-delà des aspects écologiques (l’humusation ne pollue pas contrairement à la crémation ou l’inhumation), l’humusation respecte le cycle vertueux de la vie. Nous devons tous nous rapprocher de cela, dans l’idée d’une vie plus sereine, plus proche de la nature, plus épanouissante avec ce sens ultime de retourner à la terre.
Il y aura un lieu de recueillement, tout comme dans les cimétières. Ne vous inquiétez pas, une petite stèle pourra être érigée avec les mots si précieux du souvenir pour un an, puis il sera possible à la famille de récupérer alors une partie du terreau obtenu pour faire pousser un arbre dans un lieu dédié ou qu’elle aura choisi, la stèle pourra y être apposée bien sûr. Et il y aura la vie. Encore, toujours.
Vous pouvez nous rejoindre :
Merci Laurence pour ce beau témoignage plein de poésie.
Nous sommes nombreux à rêver ce vrai retour à la Terre, qui donnera du sens à notre passage et le rendra plus réjouissant
Vivement sa légalisation!
Laurence, merci pour ce récit sur l’humusation! Nous sommes du vivant organique, notre mort doit contribuer à régénérer notre terre. Que notre dépouille contribue à faire pousser des arbres à du sens ! Et quel beauté que de se recueillir en forêt pour nos défunts ou leur âme vivent au souffle du vent , au chant des oiseaux , où l’on ressent la vie plutôt que dans des cimetières de béton de choses artificielles froides sans âme …
Bonjour Laurence,
Merci pour ce joli texte, sobre et direct, pour raconter cette envie, ce souci, cette responsabilitité aussi qui s’impose aujourd’hui de rester DANS la vie.
Pas à côté, pas en-dessous, pas au-dessus non plus – on l’est déjà trop, non ! pile dedans !!
There is definately a lot to learn about this topic. I really like all of the points you have made. Efrain Haggans