Notre belle école est malade, bien malade.
Depuis des décennies maintenant, elle souffre. Elle a mal et ses 12 millions d’élèves avec elle.
Les réformes se sont succédées sans succès. Par touche minimaliste, mais aucune vraie volonté de renversement du Mammouth. Pendant ce temps, d’autres écoles apparaissent, fourmillent d’initiatives toutes plus belles les unes que les autres : les écoles libres hors contrat.
Ces dernières sont si intéressantes, si révélatrices du malaise ambiant, que l’on préfèrerait les supprimer… Nous avons signé la pétition pour réclamer le maintien de ces écoles.
En milieu rural aussi, les maires face à l’absence d’écoles prennent des initiatives des plus courageuses avec l’ouverture d’écoles Montessori par exemple. Anne Coffinier, fondatrice de la Fondation Kairos et présidente de l’association Créer son école témoigne :
“Nous avons de plus en plus d’appels de maires ruraux qui veulent créer des écoles et désirent être accompagnés. L’Éducation nationale doit accepter plus de dérogations et d’expérimentations, et renoncer à des approches du haut vers le bas pour contractualiser et accepter que les collectivités locales ne soient pas simplement des payeurs.”
Problème donc de la désertification, problème de l’enseignement proposé par l’Etat.
Nous avons à expérimenter des choses nouvelles en matière d’enseignement. Et surtout à prendre en compte ce qui se passe dans les écoles hors contrat.
Les grands maîtres de l’éducation alternative sont à relire, le cheminement des directeurs d’école hors contrat est souvent très instructif, entre écoles Montessori, écoles démocratiques, pédagogie Freinet, Steiner…Nous avons à en apprendre… Autonomie, respect du rythme naturel des enfants, coopération, place de l’élève et du professeur, apprentissages nouveaux…
Mais l’idéal n’est sans doute pas complétement dans ces écoles. Elles seraient déjà légion si elles avaient emporté l’adhésion de tous. Or, elles restent marginales même si nombreuses.
L’élève va avoir besoin d’un cadre, d’un référent. Nous devrons aussi aller plus loin dans le mélange des âges, plus loin dans la coopération entre élèves. Les notions de mérite et d’excellence ne doivent pas être totalement exclues. La sensibilisation à l’art, à l’environnement, à l’actualité, aux rencontres hors école, tout cela est capital pour concevoir la nouvelle école. L’épanouissement de chacun et la découverte d’un chemin personnel, la connaissance de soi sont des notions centrales également. La mixité doit aussi être une belle réalité.
Nous appelons de tout coeur une nouvelle école, celle de demain, celle qui ira de pair avec un nouveau vouloir vivre ensemble, avec une belle confiance en un pays qui aura enfin pris soin de ses élèves.