Tous les moyens sont bons, la politique n’a pas de limite, de terrain clos, favori, prédéterminé. Les No One ont choisi la scène. Pour le chanteur, Kemar, les mots sont les plus importants. Maturés des mois avec son meilleur pote de lycée Emmanuel De Arriba, les textes font foi, ils sont percutents, se crient, se chantent, se muent en étendard pour un monde plus juste, contre les extrémismes de toute sorte. Kemar porte sa colère à fleur de peau. Fils d’un père arménien et d’une mère pied-noir, Kemar a des racines qui parlent d’elles-mêmes.
Kemar a la force, la foi, l’optimisme de ceux qui y croient ! Il a la fougue. Sa présence scénique est presque aussi forte que ses mots. Quand ce n’est pas la grâce qui s’en mêle comme lors de ce concert mémorable au Hellfest en 2019. Un des plus beaux souvenirs de Kemar qui entretient sa forme physique en boxant. S’il n’avait pas chanté, il aurait été joueur de foot professionnel. Et à la Zidane, il arrêtera ce combat-là, en plein vol, qui sait, après le 10ème album à venir, après, un jour, pour un blues électro, pour d’autres combats, d’autres rencontres, d’autres mélodies. Kemar parle beaucoup de légitimité, de laisser la place aux jeunes. Rempli à souhait par toutes ces années No one, Kemar nous a donné beaucoup, nous a dit beaucoup.
Les confinements, la crise sanitaire, les restrictions de nos libertés, tout cela fera partie du prochain album des No one qui enregistreront leur nouvel album dans les jours qui viennent à Bruxelles pour une sortie prévue à la rentrée avec les premiers concerts à partir de mi-janvier si cela est envisageable au regard du contexte. On leur souhaite, à eux, à tous ceux qui sont actuellement privés de salles… Il évoquera les fans, les fidèles, ceux-là même qui leur « font du bien ». Il y aura des mots pour la caste macronienne des « cosanguins qui ont colonisé l’Etat ». Cela ira de l’humiliation subie par les Gilets Jaunes aux violences policières en passant par la sauvegarde indispensable de la liberté d’expression. Forza !
No one, c’est l’histoire d’individus qui aiment se faire du bien ensemble, et quand c’est le cas, ça se voit, ça se sent, ils se dopent eux-mêmes et ravissent ainsi leur public. L’ADN du groupe c’est le rock, le rock énervé, le punk not dead. Non, les rêves ne sont pas sortis du décor, oui, il y en a de la résistance sur scène, un peu, beaucoup, à la folie, encore et toujours.
Kemar ne baissera pas les bras, c’est un homme de challenge, il y croit et nous aussi.
Que la scène des No one nous inspire, en colère saine, en résistance acharnée, en optimisme fou !
Nous serons là, que cela leur plaise ou non. Nous serons là, debout, pour construire demain.
Merci Kemar infiniment pour cette rencontre.
